Le projet Pari Vélo

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jeudi 16 avril 2015

Laos’t in translation


Dernier jour au Vietnam. Je quitte Pleikan et mon camarade basque Xabier, qui poursuit sa route vers le sud. Je remonte de longues files de camions chargés de bois venant du Laos. Un panneau indique le Cambodge à gauche, le Laos à droite.Une dernière ascension et me voilà au poste frontière du Vietnam. On y rentre comme dans un moulin. Je remplis mes sacoches de gâteaux et de trois grandes bouteilles d’eau avec mes derniers Dongs. Deux km plus loin, le poste frontière Laotien, le plus « cool » qui soit. J’ai dû tirer les employés de leurs siestes pour obtenir le tampon d’entrée au Laos. C’est parti pour 2 jours de route jusqu’à la prochaine ville. Belle montagne, très vert, végétation tropicale. Peu de trafic, essentiellement les camions de bois. Fin des klaxons incessants du Vietnam !



La route est bitumée pour moitié, et faite de gravier ou de terre le reste du temps. Il faut pousser le vélo en montée. Soudain, je croise deux chasseurs, sortis de nulle part. Cela me rappelle certaines scènes du film « Un indien dans la ville ». Au sommet de la dernière cote du jour, je déguste une mangue offerte par Xabier en regardant l’étendue verte qui me reste à traverser jusqu’à Attapeu. Juste à temps, je trouve une cabane pour la nuit, au bord d’une rivière.  J’entends des cris d’enfants. Une famille est venue se rafraichir et remplir des bombonnes d’eau avec leur camionnette, à quelques centaines de mètres de là. Ils partent et j’en profite pour aller me décrasser dans la rivière.





Première étape 100% laotienne. Un village avec un petit magasin ! Des jeunes en scooter achètent des friandises et des demi-litres d’essence vendus dans des  petites bouteilles en plastiques. Ça sent le bois brulé partout. Les habitants défrichent et gagnent ainsi du terrain sur la foret. Je m’approche de la ville, quand je vois un beau terrain de pétanque (prononcez « petang »), jeu importé par les anciens colons français. Je fais une partie avec cette famille moitie Thai moitie Laotienne. Avec chance, je réussis un bon coup et un petit s’écrie « carreau » ! J’arrive enfin à Attapeu et je trouve une auberge agréable. Je me dirige vers le temple du village et les jeunes moines, sympas, m’enseignent quelques mots et expressions. Tout le monde se prépare pour le nouvel an du Laos, Bun Pi Mai, qui commence le lendemain (3 jours de festivités) ! Je n’ai pas trouvé d’informations sur la route 18, que je souhaite emprunter le lendemain. Quelques bouts de cartes approximatives et des noms de villages inscrits sur un papier suffiront pour cette petite aventure de 2 ou 3 jours.

Aucun panneau, même depuis Attapeu. La voici enfin... Je me lance sur cette route de terre jusqu’à Sanamxja. J’arrive au moment d’un défilé du Bun Pi Mai. Il faut avancer malgré la chaleur et la poussière. J’obtiens de nouveaux bouts de papiers avec des noms de village différents, peu importe, je continue vers l’ouest. J’entends de la musique au loin. Voici un petit hameau avec une fête qui bat déjà son plein.« Sabaidii ! » (bonjour) : je m’approche pour discuter avec jeunes du village et chercher de l’ombre. Ils dansent, se barbouillent avec du talque et du rouge a lèvre sur le visage, boivent (beaucoup) et arrosent abondamment les quelques passants.  Trop intense pour moi, le préau d’une école primaire sera le lieu idéal pour la sieste. Je reprends la route et franchis quelques rivières. Les habitants circulent beaucoup avec de petits tracteurs auxquels on attelle une charrette. 17h, il me faut trouver un endroit pour la nuit. Ouf, Làa accepte de me laisser camper derrière sa ferme. Une petite rivière tombe à nouveau à pic pour se rafraichir. Il parle bien anglais et m’apprend pas mal de choses sur son pays. J’assiste au diner de la famille. On prend un peu de riz que l’on met boule dans sa main, et on le trempe dans les différents plats. Un récipient contient des feuilles et des herbes ramassées aux alentours. Je déguste ma première Beerlao.

Impossible de savoir combien de km il me reste jusqu’à Tambeng et  la fameuse route 13 (goudronnée). Je pense pouvoir terminer en une journée. Les cailloux sont moins funs que la veille. Je chante « The Buffalo used to say… » en avalant les derniers km et la poussière. Les enfants m'aspergent avec leurs pistolets à eau, puis j’arrive enfin au goudron. Je fais un détour vers le nord. J’arrive à Ban Tomo, au bord du Mekong. Je visite le temple Vat Tomo. Une fête est organisée pour financer la réparation d’une pagode. Une femme s’adresse à moi en français, je fais un geste et elle enroule un petit bout de ficelle blanche autour de mon poignet. Je cherche à traverser le fleuve vers l’ile de Don Daeng puis ensuite rejoindre Champasak.  J’aperçois un homme en scooter qui semble attendre à l’ombre. Il va traverser lui aussi. Un couple s’approche du rivage en transportant une sorte de moteur / tondeuse à gazon ! Il s’agit de la machine qui sera attachée à la « double pirogue/catamaran » qui nous emmènera tous les deux. Trois personnes s'affairent à démarrer ce moteur. Juste avant le départ, je mets mon passeport et mon portefeuille dans ma poche, en pensant pouvoir regagner la rive à la nage avec ces précieux documents si l’on coule. Le propriétaire de la pirogue écope de temps à autre et nous arrivons à bon port. Je trouve un lieu idéal pour une sieste (obligatoire, encore 39 degrés aujourd'hui). Je réalise que je ne suis pas sur l’ile de Don Daeng, mais tout simplement de l’autre cote du Mekong. Je remonte donc la rive droite jusqu’à Champasak, en passant par de minuscules villages organisant de grandes fêtes pour le Bun Pi Mai. Je me fais arroser à chaque village, j’emprunte un petit chemin dans une forêt de bambous. Je trouve Un toit et un ventilateur dans la ville de Champasak où la fête bat son plein. 

Demain je visiterai Wat Phu, temple Khmer de la même époque qu' Angkor Wat au Cambodge, ensuite je descendrai le Mekong vers le sud, la région des « 4000 iles » puis la frontière avec le Cambodge (d’ici 4 jours).

A bientôt ! Nicolas
















                                                                                                                        

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