Le projet Pari Vélo

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jeudi 19 mars 2015

Le Pari Velo – 1ere quinzaine (début mars 2015) – en français


Quelques anecdotes pour ceux qui seraient intéressés!

-       Le premier jour a velo : depart de chez mon ami Shin a Tokyo en direction du Mont Fuji (lac Yamanaka, au pied du Mont).  C’est parti, enfin, après une longue preparation. La route est la, devant moi : les premiers coups de pedale sont liberateurs. Le velo qui etait un poids jusque la devient mon meilleur ami pour 10 000 km. Quarante km pour sortir de Tokyo (alors que la famille de Shin habite du bon cote de la ville, a l’ouest), puis 40 km de montagne pour rejoindre le lac. Au depart, on annonce un temps mitige, suivi de 4 jours de pluie, de quoi me mettre a l’epreuve! Ca monte dure, je distingue au loin la forme conique de Fujisan, derriere les nuages. Le thermomètre d’une station service indique 2 degres a 14h. Ouf, voici le tunnel qui me permet de redescendre vers le plateau a 982 m d’altitude. Un dernier village, j’entends des cris provenant d’un batiment : « Haaa, hou ! ». Je m’approche pour vérifier que personne ne soit en train de se faire égorger. Je penche la tete, c’est un cours d’art martial dans une sorte de gymnase. Je continue donc ma route et voici le lac et la vue imprenable sur Fujisan. Trop froid pour camper. Je degote avec chance une petite « Minshuku », auberge traditionnelle japonaise bon marche. Je suis le seul client. Pas de salle de bain… L’aubergiste me demande de le suivre. Il m’emmene au O-Furo, le bain de l’auberge. Des petits tabourets pour se laver a fond, puis le grand bain d’eau brulante pour se délasser.

-       Réveil enneigé ! 30 cm ont recouvert toutes les routes et le bord du lac Yamanaka. Comment continuer ma route ? Je trouve un petit bus local qui accepte de me prendre avec mon vélo, apres paiement d’un petit supplément. Je passe le col et je redescends en altitude. C’est reparti. Petite pluie, je m’equipe sous le petit abri d’une entreprise. Un employé me pose quelques questions. On discute en Japan-glish et il m’offre un Bento pour la route (pour mon déjeuner). Je rejoins Numazu puis la péninsule d’Izu, accompagnes de 3 touristes a vélo de Shizuoka. L’un d’entre eux s ‘arrete régulièrement pour boire un café ou fumer ! Je suis charge et lui non mais nous avançons a peu pres a la meme vitesse. Nous nous retrouvons régulièrement, par exemple devant de beaux cerisiers en fleurs (un type de cerisier qui fleurirait plus tot que les autres). Encore trop froid pour camper. Les cyclistes m’aident a trouver une petite Minshuku a Heda, ou je suis bien accueilli. Vue sur le petit port, pyjama traditionnel disponible dans la chambre, équipée d’un futon. Je rencontre quelques pecheurs en me dirigeant vers l’Onsen du village (bain public avec source d’eau chaude naturelle). J’imite les clients de l’Onsen, me frottant vigoureusement avant de rejoindre le bain. Ados, jeunes adultes, vieillards, tout le village semble y aller.

-       Départ de bon matin. La mère de l’aubergiste m’offre au moins 3 kg de mandarines du village. J’accepte avec le sourire ces quelques « kilos » de vitamines a transporter. Belle route côtière jusqu'à Toi, ou je prends un ferry pour Shimizu. Longue route a parcourir le long du Pacifique, mon objectif étant de rejoindre Nara pour les célébrations du 12 mars. Le vent est plutôt clément et il fait bon… pour l’instant ! A Yaizu la route côtière est fermée pour cause d’eboulement. Deux heures pour contourner la montagne en empruntant la route principale. Heureusement les routes japonaises sont très bien équipées avec un trottoir/piste cyclable presque partout, meme dans les tunnels. J’arrive de nuit chez mes hôtes a Omaezaki (mon vélo est equipe d’un bon éclairage, ce qui me permet de circuler en toutes circonstances). Je rencontre les membres de cette famille Nippo-Nigériane, avec deux petits très mignons !

-       Je reprends la route de bon matin en direction de Hamamatsu et Toyohashi. J’essaie d’emprunter la Pacific coast cycling route. Excellente idée ! Mais cette piste cyclable est recouverte de sable et je dois renoncer rapidement. Sur la route, des ouvriers sont en train de construire des montagnes/pyramides artificielles qui servent de refuge en cas de tsunami. Soudain, je distingue au loin une masse jaune qui se deplace lentement : un cyclotoursite equipe de sacoches (jaunes) comme les miennes ! J’accelere pour le rattraper. Paul, australien, la soixantaine, realise son 5e voyage a vélo au Japon. Nous faisons route (pluvieuse) ensemble jusqu'à Toyohashi. Il me donne des « tips » : ou se restaurer, ou trouver du wifi. Je suis heberge par Aaron a Toyohashi, espagnol habitant au Japon depuis 8 ans. Soiree paella !

-       Route vers Irago-Misagi, le bout de la péninsule. 45 km très difficiles, avec fort vent de face. Presque toujours sur le petit plateau-grand pignon. Parfois 30 secondes pour traverser un carrefour ! Les drapeaux publicitaires en bord de route sont de bons indicateurs pour jauger la force du vent. Belle route néanmoins. Je découvre des zones protégées sur les plages pour que les tortues puissent pondre leurs œufs. Apres 4h30 d’effort : « Aucun ferry aujourd’hui, trop de vent » ! What to do ? Je rebrousse chemin et je retourne chez Aaron. « J’ai déconné ou j’ai pas déconné? Bon..ok, j’ai déconné! ». Je n’atteindrai pas Nara le 12 mars, impossible. Soit je fais le tour par la baie de Nagoya (3 jours), soit j’attends que le vent tombe et je retente le ferry…

-       Aaron telephone a la compagnie, les ferries fonctionnent malgré le vent, indomptable. C’est reparti pour les memes 45 km. Je retrouve le staff sympatique du terminal apres l’effort et j’embarque enfin. Ce meme jour, je continue vers Toba, Ise et j’arrive enfin de nuit, epuise, a Matsusaka. Je suis heberge par la famille de Yoshitaka, dont les deux petits voient un étranger pour la première fois. Le lendemain, pause bien méritée. Yoshitaka et moi nettoyons nos vélos, puis allons déjeuner au « all you can eat ». Il m’offre deux petites figurines très Kawai (mignonnes) fabriquées par ses étudiants. On me dit « Daijoobu » (ca va aller !)

-       Je me dirige vers le nord-ouest, en direction de Nara. Une petite ascension, un tunnel et je redescends vers la ville de Iga-Ueno. Je visite le château et la rue des 7 temples, ou je discute avec quelques habitants. Je retrouve Maki sur son lieu de travail. Elle me conduit a Oyamada, dans la maison de ses parents (la famille Ueno, vivant a 15 km de la ville de Ueno !). Ils reçoivent un étranger pour la première fois et me font l’honneur de préparer un Sukiyaki avec des ingrédients frais et locaux. Grand confort grâce a la table basse et a la couverture chauffantes !

-       La mère propose de nous emmener dans le restaurant ou elle travaille. Je deguste les udon, du poulpe fris, des tempura, de l'unagi (anguille) et bien d’autres spécialités locales. Maki et moi allons ensuite visiter Nara, ou des biches circulent librement dans les rues et autour des temples. Une ville chargée d’histoire! Le soir, j’offre une bouteille de Chinon. La mère la place devant leur Obutsudan, pour en faire offrande a leurs ancêtres avant de pouvoir la consommer. La chaine de cadeau continue : on m’offre de l’encens (j aurai la chance d en decouvrir le parfum lors de ma prochaine etape!). Je me lance pour une longue journee en direction de Kyoto. 

- Le Pari Velo (rencontre) : J ai rendez-vous avec les coursiers a vélo Kaze (Kaze Bike Messengers), qui ont d ailleurs propose de m heberger dans leur local! Je me lie d’amitie avec le jeune coursier Fujimura. Je découvre les temples, les différents quartiers et j’emprunte le chemin des philosophes, avec Florent, français qui voyage depuis un an. J’ai du voir une quinzaine d’édifices classes au patrimoine mondial de l’Unesco. Le lendemain, Kenya, homme de 38 ans habillé en tenue cycliste rose et fleurie, me fait découvrir la ville ! On se rend au musée pour voir l’expo temporaire Para Sophia. Je visite Arashiyama a vélo. Le soir venu, je realise qu'il n'y a pas de salle de bain dans les locaux de Kaze. Aucun problème, je trouve un Sento a deux pas (bain public japonais). Je me frotte encore et encore pour imiter mes voisins de tabourets, puis je me plonge dans différents bains a bulles et a jets. Je trempe ma main avant d’y entrer, sait-on jamais… Dans l’un des bains, je sens de l’electricite ! Florent avait raison, ces bains existent bien. Je teste tous les bains du Sento, sauf celui-ci. 

- La chaine de cadeau : avant mon depart, Fujimura m'offre un petit objet provenant du sanctuaire Shimogamo, signifiant "chance", que j'accroche a la selle de mon velo. Au reveil, un Bento est suspendu a mon guidon, prepare par Kenya et sa femme. Ils y ont ecrit "Ni-Ko" en algues decoupees. Un super dejeuner customisé pour la route!

-       Je quitte Kyoto et je retrourne dans la montagne, direction Sasayama pour commencer. Je serai sur l’ile de Shikoku dans une semaine et je pars du Japon dans 2 semaines… La suite bientôt !

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 Nicolas






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