Le projet Pari Vélo

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lundi 11 mai 2015

Kuala Lumpur - Malacca (article)


Le Pari Vélo : le soir même, je rencontre un groupe de cycliste de KL (dont un champion de yoyo et un chanteur populaire malaisien) pour une balade nocturne. Certains font partie d'autres associations faisant la promotion du vélo et j'apprends l'existence d'une critical mass mensuelle à KL. Nous faisons un grand tour de la ville, en passant par des quartiers très verts (authentique jungle urbaine) et vallonnés. La plupart sont Malays et fan de vélos customisés de type fixie. Ils m'accueillent à bras ouverts et ont l'air heureux de me faire découvrir leur ville. Nous circulons à vive allure sur les « autoroutes » urbaines, presque vides à cette heure ci (pas désagréable, Ça rafraichit !). Les « rues » sont rares à KL. Nous dinons indien et ils me proposent de me retrouver à Penang quelques jours plus tard. Impossible, je viens de décider que j'irai vers le sud direction Malacca.

Dernier jour à KL. Je retrouve Farred dans son quartier de Kampung Baru, l'un des derniers à avoir gardé un caractère villageois et quelques maisons en bois traditionnelles. Farred m'explique l'histoire de son quartier, la pression de la municipalité et des promoteurs immobiliers pour construire toujours plus vite et plus haut. Une autoroute a été construite entre le quartier et les tours Petronas (le pont n'a pas été reconstruit). Au niveau du métro, le marché a été détruit (reconstruit à quelques centaines de mètres) pour laisser place à des condominiums. On retrouve des situations similaires avec les mêmes enjeux dans de nombreuses villes du monde. Les habitants se mobilisent pour que leur quartier garde son caractère d'origine. Nous nous rendons au marché de Chow kit, puis je visite le quartier du théâtre, le national visual arts museum (je découvre les travaux de Choong Kam Kow, dont par exemple les photos des vélos de pécheurs) et le lac Titiwangsa.

Le Pari Vélo : Départ de Kuala Lumpur. Suite aux conseils de Farred et grâce à la KL cycling map, j'emprunte le seul chemin à peu près sûr pour sortir de la ville à vélo ! Je change d'avis concernant les infrastructures vélo de KL : il y a bien 1 piste cyclable très bien faite (presque intégralement en site propre), qui relie la place Merdeka et l'entrée de l'autoroute (il n'y a aucune « route » pour sortir de la ville). Heureusement, des pistes « motos » ont été construites très souvent le long de ces grands axes , sur des voies séparées du trafic automobile. Certes, les motos vont assez vite mais on se sent plus en sécurité. J'ai donc facilement parcouru les 35 / 40 km pour rallier Klang, même si les paysages n'étaient pas des plus merveilleux ! Arrivé à Klang, je suis pris en charge par Casey, chinois-malays, jeune retraité très sympa rencontré par le biais du site Warmshowers. Nous visitons Klang à vélo, le palais du sultan du coin, indian street, les temples hindouistes, chinois et la mosquée. Casey m'enseigne les différents rituels dans le temple chinois, les différences entre le taôisme et le bouddhisme etc. La ville servait d'accès à l'ancien port de Kuala Lumpur. Les indiens sont arrivés pour travailler sur le port 5 par le biais des anglais, colons en Inde), et les chinois sont venus pour le commerce. Après de longues discussions avec mon hôte, je comprends que les communautés cohabitent depuis des siècles mais ne se mélangent pas trop. Le Bahasa n'est pas la seule langue utilisée. Par exemple : les chinois entre eux parlent mandarin ou hokkien. L'anglais est également utilisé en cas de doute sur la langue natale de l'interlocuteur ! Nous dînons chinois avec la famille. Au marché du soir, on trouve de tout, comestible ou non (ou... à moitié!). Je découvre plusieurs spécialités, dont j'ai déjà oublié  les noms !

Le matin, j'avale un Bak-kut-teh et c'est parti vers la côte. Encore 15km d'autoroute et je plonge (enfin) dans du vert : des immenses plantations de palmier (production d'huile de palme). Des iguanes écrasés sur la route, des familles de singes partout, et j'atteins enfin le détroit de Malacca (gris marron) à Morib. Oh ! Une famille indienne vend des Waffles (gaufres) au bord de la route. Je recharge les batteries et une vieille dame Malay arrive en scooter avec un casque « NICO ». Je prends un petit bateau de pécheur pour gagner une dizaine de km et éviter la route 5. De l'autre coté de la rive, un homme bien habillé s'adresse a moi : « Hello I'm Jeff » ! C'est mon hôte du soir qui avait deviné d'où j'arrivais malgré mes explications approximatives. Il me présente à sa petite famille. Il me fait visiter Lukut et Port Dickson et il m'expliquera plus tard que son père est un riche propriétaire de terres, et qu'il est allé travailler plusieurs années sur Bornéo pour gérer une plantation. Sur le parking d'un restau, on aperçoit un camping car avec « Around the world » inscrit sur le véhicule. Nous rencontrons et passons la soirée avec l'incroyable Andy, allemand (ayant longtemps vécu en Australie et plus récemment en Thaïlande), parcourant le monde en camping car depuis... 30 ans!

Le lendemain matin, rebelote, Jeff invite Andy au petit-déjeuner pour que les enfants le rencontrent et puissent faire un tour de camping car. Jeff me fait ensuite découvrir le musée de Lukut et le marché local. Je rencontre ensuite Lee, que je n'avais pas pu rencontrer la veille. Cette jeune chinoise-malaisienne a beaucoup voyagé, bien que sa famille souhaite qu'elle reste « à la maison » comme ses frères et sœurs. Nous nous rendons à vélo en pleine chaleur à une dizaine de km de là, pour rendre visite à ses grands parents. L'eau du détroit de Malacca est bleu turquoise aujourd'hui. Blotti au fond d'une vallée, en pleine jungle : nous arrivons au village de sa famille. Ses arrières grands-parents sont arrivés de Chine puis se sont cachés ici pendant une courte période d'invasion japonaise (lors de la seconde guerre mondiale). Dans ce village, on parle Hokkien et toutes les familles de la communauté s'appellent Toh. Je rencontre les grands-parents qui nous offrent le thé. Octogénaires, ils se rendent régulièrement à vélo en ville ! Très rares sont les étrangers qui se rendent ici. Je remercie Lee et je quitte ce trou vert pour continuer ma route sur la côte. Je visite une péninsule où les portugais avaient construit un phare dès le XVIe siècle. C'est par ici que transitent des dizaines d'espèces de rapaces (pas vu), que des tortues viennent pondre (pas vu), et où les singes sont les rois (vus!). Le soir, j'atteins Kuala Linggi et je cherche un endroit pour camper. Je campe devant chez Ana, propriétaire de Guest house qu'elle loue le week-end. Les amis qui ont loué une maison pour le week-end installent la sono pour le Karaoké, j'ai peur ! Finalement, je m'approche et je me joins à eux. Ces malays organisent une fête après s'être retrouvés sur facebook (ancien camarades de classe). Je discute avec plusieurs personnes, notamment avec Rosila, revenue il y a peu en Malaisie après avoir vécu 15 ans en Allemagne. J'apprends beaucoup de choses. Encore un pays où le karaoké est très populaire. C'est ma première soirée depuis KL avec des mallas malays (les jours précédents j'avais plus appris sur la culture des chinois-malaysiens).

Au petit matin, les familles entières se baignent habillés pour profiter à fond de leur week-end. Je reprends la route, un orage éclate. Je trouve un abri dans un café entouré de barques de pécheurs. J'y retrouve par hasard le beau-fils d'Ana, rencontré la vieille alors que je cherchais un terrain pour camper. Sur la route, quelques convois de voitures tunings, de très bon goût ! Je longe la côte, ou de nombreux « resorts » sont construits, en construction, ou déjà abandonnés ! J'arrive dans l'après-midi à Malacca, objectif numéro 1 pour cette expérience Malaisienne. Je rencontre Howard (warmshowers) qui a lui aussi rencontré Heinz Stucke dans le passé (www.heinzstucke.com ), ainsi qu'une famille française à vélo fraichement arrivée d'Afrique : http://parentheseavelo.blogspot.com .

Je vais passer 2 ou 3 jours à explorer Malacca, ses vestiges coloniaux (portugais, anglais, hollandais), les quartiers des différentes communautés ! J'ai trouvé des pistes cyclables ! J'irai ensuite au cœur de la péninsule, pour voir un peu de campagne et de montagne, avant de redescendre la côte est vers Singapour !

A bientôt !


Nicolas



Night ride with local KL cyclists



Indian dish in Changkat, KL



Night ride in KL



The 1 segregated bike lane in KL



where public transit, motorbike lane and bike lane connect (moto and bike parking), KL



"motorbike lane roundabout" and segregated bike lane on the left, KL



motorbike lane along the highway, Petaling Jaya

Nicolas

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