Je quitte Ancone pour une petite étape le
long de l'Adriatique, le long de la côte ouest cette fois-ci. Je quitte mon
camarade Friedrich, qui lui part en direction de Sienne. Longue ligne droite.
La côte est moins pittoresque que du coté croate. J'arrive à Senigallia
(prononcé Senigal' , ce qui me fait penser au pays africain), où je rencontre
mon premier hôte, très italien : Nicola ! Journée reposante dans sa petite
ville, où l'on trouve de tout : une vieille ville très italienne (certains
bâtiments ont été abimé par le séisme de 1923, et d'autres bombardés lors de la
seconde guerre mondiale), un petit port de pêche, de plaisance, une plage
remplie de touristes en été. Quelques clichés agréables : j'ai la chance de déguster
les pates au pesto préparées par mon hôte, puis d'observer la ville depuis la
terrasse, en sirotant un vino rosso vecchio.
Le Pari Vélo : les vélos sont
partout à Senigallia. Le soir venu, la ville grouille de jeunes et de moins
jeunes qui garent leur vélo à la ''hollandaise'' (stationnés cote à cote, avec
la béquille), à l'entrée de la zone piétonne. Les habitants ont l'habitude de
se déplacer ainsi : la ''culture vélo'' est bien présente, malgré le manque
d'infrastructures vélo.
Je suis une dernière fois le littoral. Je
passe par Fano puis j'arrive à Pesaro, qui, parait-il, est connue pour son réseau
de pistes cyclables : ''Bicipolitana''. Je visite la mairie puis
je rencontre Luca Palombi, employé au département de l'environnement de la
ville de Pesaro. Il connait parfaitement la ville et nous parcourons
ensemble certaines ''lignes'' du réseau de pistes cyclables. Le plan a été établi
tel un plan de métro avec des lignes, des correspondances, des ''terminus'' et
des ''sorties''. Les pistes ne sont pas toutes construites mais le plan est
homogène et efficace. La ligne 2 est essentiellement touristique (bord de mer),
mais les autres lignes permettent aux habitants de la périphérie de rejoindre
le centre en toute sécurité (voir photos). Je suis impressionné par la qualité
de ces infrastructures, qui pourraient certainement servir de modèle pour
d'autres villes. L'on trouve également des prospectus indiquant différents
circuits de cyclo-tourisme à faire dans la région (distances, cartes, coupes
pour connaitre le dénivelé, explications historiques). Pour un prochain voyage, on m'a recommandé la ville de Ferrara, connue pour ses infrastructures cyclistes.
Je continue en fin d'après-midi en
direction du petit village de Montecchio. La famille anglo-italienne de
Jennifer m'y accueille. Depuis des années, ils font partie d'une association
qui aident les migrants à s'intégrer dans leur région. Je discute avec mon
voisin de chambre arrivé du Sénégal. Il me parle de son parcours et de son
emploi actuel à Montecchio.
Direction Urbino : des cyclistes du
dimanche me dépassent à toute allure! J'escalade tranquillement quelques
collines. Je découvre le riche patrimoine d'Urbino et je visite la maison où
naquit Raphael. Direction Urbania puis Sant Angelo en Vado. Le paysage change
avec le relief. La route devient sinueuse et j'aperçois au loin les Appenins
(la Toscane se cache de l'autre coté). A Sant Angelo, je rencontre Andrea et
Gabriela, de supers hotes! Andrea revient tout juste de Rome où il a travaille
pour la production d'un film (équipé des effets spéciaux). Multilingue, il
m'accueille avec un large sourire, des lunettes fumées et une chemise à fleurs.
Il se distingue drôlement des habitants du village. Deux amis à lui, installés
au Maroc, sont également de la partie. Andrea nous fait découvrir son quartier
et nous rencontrons ses amis, voisins, cousins, avant de rendre visite à sa mère,
dont l'appartement est rempli de tableaux. Très bonnes ''vibes'' chez ce
couple!
Ca monte pour franchir les Appenins mais ma
roue avant se dégonfle. Problème réglé ! La première petite rondelle de la
valve (de type français) de ma nouvelle chambre à air était desserrée... Je sèche
pendant la descente en direction de San Giustino, puis je visite Anghiari, site
d'exception! J'assiste à la répétition d'un concert de musique classique prévu
le soir même, sur une minuscule place ombragée de la vieille ville. Je m'enfonce
un peu plus dans la Toscane et je trouve une ferme ou planter la tente près de
Chiaveretto.
Je traverse des vignobles Chianti et je
fais une pause à San Giovanni Valdarno, puis une autre 30 minutes plus tard à
Figline e Incisa Valdarno, à cause de la chaleur : un panneau indique 45 degrés
(au soleil). Ces petites villes ont toutes conservé un centre historique coloré
et agréable a parcourir. Je longe ensuite l'Arno jusqu'à
Pontassieve. La route ne sera pas longue demain pour atteindre Florence. Je
croise enfin des ''jeunes'' dans une patisserie, et je leur demande s'ils
accepteraient de m'héberger. Giovanni, 21 ans, employé dans une pizzeria de
Florence, m'invite à le suivre. Il m'accompagne à pied sur une distance
d'environ 5 km pour rejoindre leur superbe maison de campagne en colocation,
sur les hauteurs de Stentatoio. J'y rencontre Mohammed, tunisien installé ici
depuis 28 ans; Massimo, local, fan de reggae et maitre d'une énorme chienne très
sympa, Luna. Autour de la bâtisse : un jardin potager, des poules, des canards
et des objets divers. Très bonne ambiance! Cela me rappelle la maison en
colocation oùu j'habitais à Buenos Aires en 2012.
J'atteins Firenze où je
rencontre mon hôte Leonardo. J'aperçois au loin l'imposante cathédrale de Santa
Maria del Fiore puis je découvre avec émotion cette ville musée. Soudain, un énorme
orage s'abat sur la ville. Les touristes rouges, brulés par le soleil, se
mettent à courir pour chercher un refuge. Plus tard, j'observe le panorama
depuis les marches de la piazzoleta Micheangelo (le Montmartre Florentin).
Le Pari Velo : pas mal de
cyclistes en ville, malgré les routes pavées du centre historique. Les arceaux
pour garer les vélos sont bondés. J'emprunte les quelques pistes cyclables en
site propre de la ville. Le réseau d'infrastructures cyclistes n'est pas
complet et il mériterait d'être amélioré (en prenant en compte le nombre de
cyclistes et tous les utilisateurs potentiels!).
Dernier jour de repos à Florence, avant de
rejoindre Pise puis de longer la côte jusqu'à la France (dernier passage de
frontière prévue d'ci une semaine environ)!
A bientôt!
Great Bicipolitana network in Pesaro
Urbino, house of Raffaello
Sant Antonio en Vado, Andrea and Gabi
Soon reaching Toscany
Chievaretto
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